Bonbons fondants (Nouvelle)

Écrite par : Manal Radwan (Égypte)

Traduite par : Khadija Elhamrani (Maroc)

*Voyage scolaire

_ Eh, vous devez vous présenter en rangées bien organisées ! S’amuser ne veut pas forcément dire improviser!
Oh cette maîtresse de géographie avec ses regards hostiles!
_ Hein! A-t-elle verrouillé la porte de sa chambre ?
_ À vous les bonnes nouvelles, la Sœur sera parmi nous pendant ce voyage important… Applaudissements.
_ Chchchuuuut !
Puis un regard désespéré après cette bombe lancée par la vieille mégère.
_ Nous serons accompagnées de la Sœur colérique !
Anxiété, silence, désillusion… une atmosphère digne d’une coiffe noire ; mais… elle souriait, souriait et souriait.
Des rires bruyants, ses rires avaient renvoyé les souffles étouffés vers la vitre de la vieille fenêtre du bus.
Les cœurs fléchés, les initiales et les formes comiques avaient tous des membres rêveurs.

Encore des tentatives ratées de cacher du vernis à ongles par peur d’une nouvelle mouchardise.
_ Le flacon de vernis à ongles causera encore des problèmes ! En plus je n’aime pas cette couleur.
– Eh bien… hurla Farida comme d’habitude. On arrive.
Et là, des arbres stériles à l’exception des feuilles rongées, des halls à l’Immensité lugubre et des lits en fer à la peinture écaillée sur les bords.

Ils enfilèrent rapidement leurs gants au milieu de sourires rougissants.
La Sœur lança doucement:
_ On peut s’amuser avant de repartir.
Et la même voix sournoise d’ajouter dans un ton abominable :
– De l’ordre les filles, je vous l’ai déjà dit, s’amuser ne veut pas dire tout chambouler.
La Sœur applaudissait. Dans des tons qui semblaient réguliers, comme un hymne angélique, Ameera, la première danseuse de spectacle de troisième année, exécutait une danse. Farida essayait de l’imiter. Elle semblait jalouser ses doux pas agiles.
Passa une vieille religieuse distribuant des bonbons.
_ Les rainures bleues sur ses mains s’agrandissent, tu vois, fera-t- elle partie de la fête du Nouvel An ?
_ Nous ne serons pas là de toute façon. L’année prochaine, la rondeur des seins atteindra maturité.
Regards furtifs au jeune professeur de sciences…
Des pelotes de laine circulaient pour tisser des bas pour les vieilles et des mitaines colorées pour les plus jeunes.
Leurs applaudissements amputés avaient perfectionné le rythme.
Il y avait une petite fille assise toute seule, nous tournions autour d’elle et elle riait et dansait avec nous.
_ Regardez ses pieds, quels beaux pas! On peut lui faire un cadeau?
_ Nous avons dépensé tout notre argent en achetant des friandises à la cantine!
_ Oh mon Dieu, Farida bavarde encore !
_ Nous n’avons plus que ce vernis à ongles, alors donnons- le- lui !
La petite fille nous adressa un léger sourire, et s’empressa d’enfiler ses gants colorés avant de disparaître derrière un tas d’arbres effeuillés alignés de manière très ordonnée, sans amusement ni improvisation.

*Basé sur l’histoire vraie d’une visite à une lèproserie.

حلوى ذائبة (قصة قصيرة)
كتبتها: منال رضوان(مصر)
ترجمتها : خديجة الحمراني (المغرب)

*رحلة مدرسية
_ الصفوف لابد وأن تنتظم؛ المرح لا يعني الارتجال!
معلمة الجغرافيا بنظراتها غير الودود.
– ها؟! هل أغلقت باب حجرتها؟
_ أبشركم، ستكون الأخت معنا في هذه الرحلة المهمة… تصفيق.
_ شششششش.
نظرة يائسة عقب قنبلة ألقتها تلك العجوز.
_ ستكون رحلتنا بصحبة الأخت حادة الطباع!
قلق، صمت، وخيبة أمل.. أجواء تلائم غطاء الرأس الأسود؛ لكنها.. تبتسم وتبتسم وتبتسم.
قهقهات عالية، أطلقت ضحكاتها الأنفاس الحبيسة نحو زجاج الحافلة العتيق.
القلوب الموسومة، الحروف الأولى، والأشكال الضاحكة، جميعها كانت بأطراف حالمة.
محاولاتنا الفاشلة في إخفاء طلاء الأظافر خشية وشاية جديدة.
_ زجاجة الطلاء ستجلب المزيد من المشاكل؛ ولا أحب ذلك اللون.
– حسنا.. فريدة تصرخ كعادتها. ها قد وصلنا.
والآن. أشجار جرداء إلا من أوراق متآكلة، وردهات واسعة حد الوحشة، وأَسِرَّة حديدية تساقط الطلاء عن حوافها.
إنهم يسرعون في ارتداء قفازاتهم وسط ابتسامات خجلى.
الأخت في وداعة :
_ يمكننا أن نصنع بعض المرح قبل الرحيل.
الصوت الخبيث ذاته في تودد مقيت:
– نظام يا بنات، سبق وأن أخبرتكم، المرح لا يعني الارتجال.
تصفق الأخت بنغمات بدت منتظمة كترتيلة ملائكية.
رقصات أميرة فتاة الاستعراض الأولى في الصف الدراسي الثالث.
فريدة تحاول محاكاتها؛ بدت غيرى من خطوات خضراء لينة.
راهبة عجوز توزع الحلوى.
_ الأخاديد الزرقاء بيديها تزداد، ترى، هل ستشهد حفل العام الجديد؟

_ لن نكون هنا على أي حال؛ ففي العام القادم ستكتمل استدارة النهود.
نظرات مختلسة إلى مدرس العلوم الشاب.
كرات من صوف؛ لنسج جوارب للعجائز وقفازات ملونة للصغار.
نغمات تصفيقهم المبتورة اتقنت ضبط الإيقاع .
فتاة صغيرة تجلس وحيدة، نتحلق حولها فتضحك وترقص معنا.
ننظر إلى قدميها، يا لها من خطوات جميلة، يمكننا أن نمنحها هدية.
_ بددنا النقود في شراء حلوى “الكانتين”!
_ يا الله، فريدة الثرثارة مرة أخرى!
_ لم يعد لدينا غير طلاء الأظافر، فلمنحها إياه.
تهبنا الصغيرة ابتسامة خافتة، وتسرع فى ارتداء قفازاتها الملونة قبل أن تختفي وراء كومة من أشجار جرداء تصطف في نظام شديد، بلا مرح وبلا ارتجال.

*عن قصة حقيقية لزيارة إحدى مستعمرات الجذام.

أوبرا مصر –  ترجمات